Cosmétiques au Moyen-Âge : 6 utilisations insolites

Les cosmétiques au Moyen-Âge ne sont pas les premières choses qui nous viennent à l’esprit quand on pense à cette époque. En effet, elle nous évoque plutôt les chevaliers, les sorciers et l’hygiène très douteuse ! Pourtant, la vérité n’est pas aussi tranchante. Pour en savoir plus, dans cet article, je vous explique tout ce qu’il y a à savoir sur les cosmétiques au Moyen-Âge et 6 utilisations insolites.

Les critères de beauté au Moyen-Âge

C’est vrai qu’on a souvent une mauvaise image de cette période. Personnellement, je m’imagine toujours les odeurs fortes qui devaient se dégager de certains corps ou endroits et je suis déjà au bord du malaise – c’est le revers de la médaille d’un odorat aiguisé !

Pourtant, il faut remettre les choses dans leur contexte.

En effet, à cette époque, c’est l’Église qui menait la danse et faisait la pluie et le beau temps. C’est elle qui décidait des règles et, en ce qui concerne les critères de beauté, elle avait une idée bien définie.

La mode du « no make-up »

Bien qu’elle soit très tendance à l’heure actuelle, la mode du « no make-up » est une obligation au Moyen-Âge.

Ainsi, l’Église condamne toute forme de beauté. C’est parce que, pour elle, le maquillage :

  • représente la luxure ;
  • sert à dissimuler les imperfections du corps.

Voilà pourquoi nous avons toujours une vision très négative des gens et de l’hygiène à cette période, ils avaient l’interdiction formelle de prendre soin d’eux.

Eh oui, aucune fantaisie n’était autorisée, hormis une touche de rouge sur les pommettes, pour ressembler au seul critère de beauté en vogue à cette période : la jeune fille vierge.

Pureté et innocence

En effet, le seul idéal féminin devait frôler avec la pudeur juvénile, qui représentait alors la pureté et l’innocence.

Bien sûr, les femmes plus mûres et celles qui étaient âgées étaient tout bonnement écartée des standards de beauté. Impossible en effet de représenter une vierge lorsqu’on prend de l’âge !

Ainsi, malheureusement pour elles, ces femmes plus sages symbolisaient la laideur et l’absence de désir. Qu’il était bon de vieillir au Moyen-Âge, n’est-ce pas ?

La beauté est un luxe

Bien que les cosmétiques au Moyen-Âge n’étaient pas très bien vues par l’Église, elles n’étaient pas totalement inexistantes.

Cela dit, les recettes DIY de l’époque était uniquement réservées à l’élite, les nobles qui faisaient tout pour ressembler à une poupée de porcelaine.

C’est parce que la femme idéale du Moyen-Âge devait être :

  • grande ;
  • mince ;
  • blonde ;
  • pâle avec des lèvres rosées ;
  • coiffée avec un front dégagé.

Si, en plus, elle avait les yeux clairs, c’était parfait !

Cosmétiques au Moyen-Âge : 6 utilisations insolites

Maintenant que vous en savez un peu plus sur les exigences de beauté du Moyen-Âge, laissez-moi vous partager 6 utilisations insolites des cosmétiques.

1. Une peau de porcelaine

Il faut dire qu’à l’époque, les choix étaient très limités, il fallait rentrer dans un seul et unique moule, celui de la jeune et douce pucelle.

Et comme les femmes ne naissaient pas toutes avec le teint laiteux, certaines devaient passer par des techniques assez barbares, dans le but de se blanchir la peau.

Contrairement à aujourd’hui, où le bronzage fait légion, au Moyen-Âge, il était réservé aux « pécores », ou paysans, qui travaillaient la terre sous un soleil de plomb.

Les femmes de la haute société devaient donc se différencier de la populace et pour ça, tous les moyens étaient bons !

Ainsi, elles concoctaient de drôles de lotions, à base d’arsenic ou de mercure, qui leur permettaient de voir leur peau devenir aussi blanche que de la porcelaine.

Cela dit, cette mixture leur rongeait également l’épiderme au passage, alors le vieil adage « il faut souffrir pour être belle » prenait tout son sens à l’époque.

Enfin, une fois leur visage rongé, elles pouvaient se permettre une petite touche de couleur avec du rouge sur les pommettes, qui représentait la couleur de la pudeur.

D’ailleurs, pour la petite anecdote, sachez que le mot « fard », vient du mot « farser », qui signifie « tromper ».

2. L’importance de l’hygiène

Certes, le film « Les Visiteurs » n’a pas donné la meilleure image des gens du Moyen-Âge, cela dit, en ce qui concerne les plus pauvres, rien n’était plus près de la réalité.

En effet, il fallait être assez aisé pour se permettre de penser à son hygiène personnelle – il faut dire que la vie des paysans était déjà harassante, difficile de prendre soin de soi dans ces conditions !

Aussi, les premiers bains publics sont arrivés dans les plus grandes villes. À cette époque, les médecins insistaient sur l’importance de l’hygiène.

Voilà pourquoi les plus riches importaient du savon d’Alep, pendant que d’autres se lavaient avec des versions un peu moins qualitatives, mais un peu plus à la portée de leur bourse.

3. Et les dents ?

Et puisque nous parlons hygiène, sachez qu’au Moyen-Âge, les gens se préoccupaient déjà des soins dentaires.

Eh oui, c’est grâce aux feuilles de frêne qu’ils pouvaient nettoyer leurs dents ou bien à l’aide d’une recette de dentifrice à base de :

  • plantes ;
  • huile d’olive ;
  • lait d’amande ;
  • vins ;
  • graines de fenouil.

Aussi, ils se servaient de cordons de soie comme fils dentaires !

De plus, parce qu’il n’existait pas encore de bain de bouche, les femmes pouvaient redonner un brin de fraîcheur à leur haleine en mâchant des graines de fenouil ou de cardamone.

4. Cosmétiques au Moyen-Âge : les astuces beauté

Pendant cette période, certains médecins avaient leurs petites astuces beauté à partager avec les copines.

Ainsi, pour garder une belle peau, les femmes s’appliquaient de l’huile de myrrhe sur le visage, reconnue pour ses bienfaits anti-inflammatoires, tous les soirs avant de se coucher.

Aussi, afin de garder un teint pâle et tendance, elles devaient :

  • éviter les expositions au soleil ;
  • s’éloigner des flammes, de la poussière ou encore de la fumée ;
  • ne pas être triste ou énervée ;
  • dormir un temps raisonnable.

Et, pour les petites malignes qui se fichaient de ces préceptes, on leur promettait un teint d’une grande laideur – drôle de manière de coacher leurs équipes !

Enfin, il existait une dernière astuce pour leur teint version « Twilight » : la farine. Tous les soirs, les femmes s’en appliquaient sur leur visage et la laissait poser toute la nuit.

Le lendemain, elles faisaient suer les résidus de cette poudre blanche, en se plaçant au-dessus d’un bol d’eau bouillante.

5. Les tendances capillaires

Les cheveux blonds étaient au centre de toute l’attention. Aussi, il fallait avoir des cheveux aussi clairs que les blés pour attirer tous les regards.

Ainsi, les femmes faisaient appel à différents stratagèmes pour teindre leur crinière afin de les éclaircir ou de masquer leurs cheveux blancs.

Bien sûr, il n’était pas question pour elles de les couper trop court, cette longueur étant réservée aux hommes. D’ailleurs les jeunes devaient privilégier une chevelure lâchée, toujours dans le but de ressembler à une vierge.

De leur côté, les femmes d’âge plus mûr pouvaient se permettre davantage de fantaisies :

  • nattes ;
  • chignons ;
  • coiffes.

Et puis, au Moyen-Âge, on oublie la frange. Quel que soit l’âge, la femme devait dégager fièrement son front. C’est pourquoi certaines se raisaient régulièrement le haut du crâne !

Enfin, il faut savoir que le shampoing sec existait déjà à l’époque. En effet, les femmes aisées s’appliquaient de la poudre de racine d’iris, qui permettait d’absorber l’excès de sébum, tout en parfumant les cheveux.

6. Les soins esthétiques

Eh oui, les poils étaient déjà dans la ligne de mire des femmes de cette période, qui n’hésitaient à utiliser des méthodes radicales pour en venir à bout.

En effet, elles réalisaient une mixture à base de chaux et d’orpiment, qui n’est autre que du sulfure naturel d’arsenic !

De plus, afin de limiter la repousse, elles appliquaient une sorte de crème, composée de :

  • sang de chauve-souris ;
  • sang de grenouille ;
  • suc de cigüe ;
  • cendre de chou mouillée au vinaigre.

Vous l’aurez compris, pour être belle au Moyen-Âge, il fallait être prête à tout !

Le mot de la fin

J’espère que mon article sur les cosmétiques au Moyen-Âge et ses 6 utilisations insolites vous aura permis de changer votre regard sur cette époque.

Pour ceux qui veulent aller un peu plus loin, je vous invite à lire cet article, qui vous donne davantage de détails sur les soins de beauté au Moyen-Âge.

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