Du haut de ses 1 mètre 47, Helena Rubinstein va construire un immense empire et devenir l’une des pionnières dans le monde de la beauté. Il n’était pas possible de passer à côté de la destinée de cette femme qu’elle s’est elle-même bâtie. Retour sur l’histoire fabuleuse d’Helena Rubinstein.
Chaja Rubinstein : début de la success story
Pourtant, rien ne présageait d’un tel succès. Helena s’appelle en réalité Chaja et elle naît en Pologne, en 1872, dans une famille nombreuse, en plein cœur du ghetto de Cracovie. À la différence de ses 7 sœurs, cette dernière donne du fil à retordre à sa mère, notamment en refusant de suivre le rang et de se marier de force. C’est sûrement parce qu’elle est l’aînée de cette grande fratrie !
La rebelle de la famille
En effet, elle a surtout des envies d’évasion et d’émancipation. Elle veut même faire médecine, mais son père refuse.
Ensuite, elle aurait aimé épouser un homme dont elle était folle amoureuse, mais qui n’est pas juif. Là encore, elle essuie un refus.
Alors, ne voulant pas que sa vie reste entre les mains de ses parents, Chaja se réfugie à Vienne, chez sa tante et son mari, qu’elle aide dans leur boutique.
Seulement, la quiétude est de courte durée. Deux ans plus tard, la jeune femme de 24 ans fuit un énième mariage arrangé et part en direction de l’Australie, chez un de ses oncles qu’elle n’a encore jamais rencontré.
En chemin, elle troque son prénom contre celui d’Helena.
Pendant 3 ans, elle sera aide-domestique et va également travailler dans la boutique de son oncle. Pendant ce temps, elle apprend l’anglais, et surtout, elle commence à faire évoluer son projet professionnel.
La crème pour le visage Helena Rubinstein
Il faut dire que, dans sa valise, Helena avait une dizaine de pots de crème, élaborés par un ami chimiste de sa mère. Cet onguent prenait soin du visage de toute la famille.
C’est pourquoi, elle a l’idée de reproduire la recette afin de la proposer aux australiennes.
Le but : apprendre aux femmes les règles de la beauté.
Sa première crème hydratante, appelée « Valaze » (« don du ciel » en hongrois) est fabriquée directement depuis sa modeste cuisine.
D’abord, elle en fait profiter ses amies, qui ont toutes la peau très marquée à cause du soleil. Très vite, le bouche à oreilles fera le reste : son soin se fait connaître dans tout le pays !
C’est ainsi qu’en 1902, Helena ouvre sa première boutique : la Maison de Beauté Valaze et qu’elle crée sa propre société, Helena Rubinstein.
La success story est en marche.
Helena Rubinstein : la pionnère de la beauté
À partir de là, les choses s’emballent : les boutiques se multiplient en Australie et Helena ne compte pas s’arrêter là. C’est pourquoi elle décide de poser ses bagages à Londres, qu’elle compte bien conquérir aussi.
Classification de peau d’Helena Rubinstein
Là, elle remarque que la peau des Anglaises n’a rien à voir avec celle des Australiennes.
Ce constat et sa rencontre avec la célèbre Marie Curie, qui lui explique que l’épiderme est un organe vivant, pousse la réflexion d’Helena. Il faut dire que cette dernière est persuadée que la beauté doit tout à la science.
C’est ainsi qu’en 1912, elle établit la toute première classification de peau. Eh oui, on peut la remercier ! Grâce à ça, elle commence à développer des soins qui répondent à différents types de peau. Une véritable révolution à l’époque.
Alors qu’elle prenait soin des femmes modestes au pays des kangourous, Helena Robinstein se concentre davantage sur la bourgeoisie anglaise.
Cela lui ouvre de nouvelles portes et surtout, lui permet de faire de belles rencontres.
À la conquête du monde
Helena a la bougeotte et part s’installer à Paris en 1912.
Elle devient alors l’élève de Misia Sert, qui est surnommée « la reine de beauté ». Elle lui présente de nombreuses célébrités, dont Colette, qui deviendront de fidèles clientes de ses boutiques.
Ainsi, grâce au succès qu’elle connaît auprès de gens d’influence, Helena n’a aucun mal à conquérir l’Europe toute entière, ainsi que les États-Unis.
Son empire cosmétique est mené avec brio. Helena Rubinstein s’interesse à des domaines encore très avant-gardistes pour l’époque :
- électrostimulation ;
- ligne de beauté pour les hommes ;
- la « beauty therapy » pour les personnes malades ;
- crèmes aux hormones.
En plus, elle est la première à ouvrir un véritable institut de beauté, dans lequel on trouve des conseillères de beauté – du jamais vu !
Mascara Waterproof
Nous devons donc à Helena de nombreuses révolutions dans le domaine de la beauté.
Par exemple, en 1939, elle développe le tout premier mascara waterproof. Il sera présenté en grande pompe lors d’un spectacle de ballet aquatique à New-York : un nouveau produit iconique dans l’histoire du maquillage.
Et ce n’est pas fini, puisqu’en 1958, Helena invente le premier mascara automatique ; le Long Lash.
Il est d’ailleurs toujours utilisé aujourd’hui : un mascara qui n’est pas conçu avec une brosse classique, mais un applicateur métallique avec des rainures qui prolongent la longueur des cils !
Le mot de la fin
Vous connaissez maintenant l’histoire d’Helena Rubinstein. Petite en taille, elle est devenue une grande femme d’affaire, à la tête d’un véritable empire cosmétique et pionnière de soins et produits révolutionnaires.
En effet, on lui doit beaucoup de découvertes, encore très utiles aujourd’hui !
D’ailleurs, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris lui a même consacré une exposition en 2019.